Conférence de Sidonie Vacher sur la santé mentale des jeunes
La formation "Santé mentale et apprentissages : Nourrir une culture commune autour de la santé mentale et cerner son impact sur les apprentissages des adolescents" destinée à tous les personnels volontaires du lycée Rosa Parks a commencé lundi soir.
Il s'agissait d'une conférence de Sidonie VACHER, doctorante en Sciences de l’éducation, ouverte à tous les adultes du lycée Rosa Parks et des établissements scolaires voisins, comme le collège Jean Renoir et le lycée Notre Dame-de-Bellegarde .
Sidonie VACHER vient de finir sa thèse, Sous la direction de Gilles Combaz & Frédérique Giuliani.
Voici son sujet : L’adolescence contemporaine à l’épreuve de la souffrance psychique. Un accompagnement institutionnel au prisme de la normativité scolaire ?
Et voici son résumé : "Dans une approche sociologique, ma thèse questionne l'injonction nouvellement adressée au personnel scolaire de participer activement au bien-être des élèves, en contribuant au repérage des signes de souffrance et à l’accompagnement/orientation des jeunes en situation de mal-être. A partir d’une méthodologie mixte combinant questionnaires auprès d’adolescents scolarisés dans 4 collèges français et enquête par observation au sein d’un collège REP+, mes résultats invitent à considérer l’inégal repérage et prise en charge des vécus adolescents de souffrance à l’école. Ce dont témoignent mes données, c’est que les problématiques de santé mentale suscitent une forte mobilisation des équipes éducatives lorsqu’il s’agit d’élèves adoptant des comportements scolairement déviants et/ou ayant des résultats scolaires faibles. A l'inverse, les vécus adolescents de souffrance sont, dans l’ensemble, peu repérés et accompagnés par l’institution scolaire – ou alors minimisés – lorsqu’ils coexistent avec une bonne adaptation scolaire. Les représentations sociales en santé participent de ce phénomène : l’idée qu’un bon élève est, de fait, un élève qui va bien est largement admise, et les référentiels d’action publique participent de l’ancrage de cette croyance commune dans notre imaginaire collectif. La cristallisation de l’attention des équipes éducatives sur la santé mentale des élèves inadaptés scolairement – et la forme que prend cette attention institutionnelle – est également interrogée et mise en regard des conditions de travail des professionnels de l’éducation et de leurs propres souffrances."
La conférence de Sidonie VACHER , très riche et instructive, a suscité beaucoup d'interrogations et de réactions de l'auditoire.
Ainsi, les échanges qui l'ont suivie témoignent de l’intérêt et de la préoccupation vive de la communauté éducative face à cette thématique de la souffrance psychique de nos élèves, aussi sensible que complexe à appréhender.